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De l’ombre à la lumière, les trésors d’un collectionneur, Janvier 2020

Musée Honmè, Palais Royal de porto Novo

De l’ombre à la lumière, les trésors d’un collectionneur : Uros Popovic.

Pour cette exposition, c’est un chef d’œuvre d’architecture que le Festival International de Porto-Novo (FIP) et la ville de Porto Novo m’ont confié : Le Palais Royal Honmè devenu musée depuis 1988. Même si à l’origine on y dénombrait 230 objets, il n’y a plus rien de visible depuis longtemps. C’est pourquoi il me semblait tellement utile et important de rassembler dans ce lieu chargé d’histoire, une partie de la collection que m’avait confiée Uros Popovic. Je veux le remercier plus particulièrement pour ces quelques 200 pièces qui seront exposées aux yeux de tous durant le Festival International de Porto Novo.

Ce projet n’est pas qu’un simple rassemblement d’œuvres d’art premier parce que nous sommes au Bénin et qu’il s’agit aussi de respecter les us et coutumes et surtout de s’intégrer à l’histoire en tenant compte des traditions et des bienséances. Avant tout autre chose, plusieurs actes sont à poser : Inviter le Roi Toffa IX et le prévenir que nous occuperons le Palais de son aïeul, son grand-père ; solliciter les « Houedouto » chefs de collectivité de Porto Novo et demander à la prêtresse des lieux d’interpeller les Voduns. C’est grâce à elle et avec elle que j’ai aussi pu découvrir la partie cachée du Palais, là où repose l’âme des ancêtres de toute la lignée royale.

« Djogbé, djogbé, djogbé, le chemin est libre », ont répondu les voduns et les ancêtres fondateurs du royaume. C’est donc avec grande quiétude que nous avons pu dès lors travailler.

C’est avec Joseph Adandé, historien de l’art et Osséni Soubérou, ingénieur culturel et sociologue du développement, tous deux de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), que j’ai entrepris ce projet : ils furent mes conseillers scientifiques durant ce montage. Merci encore pour leur soutien et leurs conseils avisés. Deux autres personnes m’ont également été d’un grand secours : Mireille Amédée, conservatrice du Musée, elle connait le moindre recoin du Palais et surtout tout ce qui le concerne ou le touche de près ou de loin, ainsi que mon ami Aristide Agondanou, descendant du Dè Yakpon (1729-1739) 1er Roi de Porto Novo après le règne du fondateur du Royaume Tè Agbanlin (1688-1729). Il s’agit de sa culture et de son histoire. Il m’a souvent été de bon conseil. C’est tous ensemble que nous avons travaillé, l’un complétant les informations de l’autre ou remettant en doute à chaque moment chaque geste ou pose d’objet.


Pour cette exposition peu commune nous avons pu investir la cour des reines, la cour d’initiation et la cour du peuple. Quelques pièces d’exception, je veux parler ici de la rareté ou de la complexité de ce qu’elles représentent, seront installées dans la galerie face à la cour de justice. Toutes ces pièces sont symboliques, elles font partie de la vie sociale mais elles portent en elles une grande part de spiritualité.


Martine Boucher Curateur


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