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100 % BENIN


A l'Association du Patrimoine artistique.

Du 14 au 30 janvier 2016

Dans le domaine de l'économie, la coopération est souvent une relation dissymétrique, entre partenaires malheureusement inégaux. Il en va tout autrement dans le domaine culturel où l'échange se passe entre des partenaires égaux qui s'apprécient mutuellement, tentent de mieux se comprendre, d'établir des collaborations et de nourrir ainsi une inspiration partagée.

C'est à l'initiative de Martine Boucher et avec le soutien de W.B.International que ces échanges se sont passés, principalement dans les villes d'Abomey où des tisserands ont rencontré des jeunes diplômés de l'atelier de tissage de la Cambre.

.....Le contact entre les tisserands d'Abomey et les étudiants de la Cambre visait à interroger cette grande tradition de savoir-faire afin d'en examiner toutes les potentialités et de réveiller le souvenir de certaines techniques oubliées, auprès des anciens. Outre leur usage traditionnel toujours en faveur, les produits des tisserands rencontrent aussi un grand succès auprès de touristes, et contribuent à leur subsistance. Dans quelle mesure cette production artisanale, très prisée en Europe ou aux Etats-Unis, peut elle s'adapter afin de connaître de meilleurs débouchés? A côté des tisserands royaux, il existe au Bénin d'autres tisserands qui fabriquent des linceuls et des rideaux cérémoniels également d'une très grande qualité.

L'objectif était de valoriser, réveiller et éventuellement enrichir cette tradition en adaptant une partie de sa production à des usages domestiques occidentaux voisins de ceux de la tradition béninoise. Tapis, rideaux, nappes, couvre-lits, descentes de lit, hamac, revêtements pour des coussins ou des poufs, sacs, production de tissus au mètre pour l'ameublement, etc. La vannerie productrice de nasses pour la pêche a été interrogée de la même façon pour la fabrication d'abat-jours de lampes. Tous les objets du quotidien ont été approchés de la même façon à la recherche d’adaptations modernes pertinentes.

Le premier objectif était de mettre au clair pour les tisserands les normes de dimensions souhaitables pour l'ensemble de ces types objets afin qu'ils répondent mieux à la demande et s'adaptent bien aux conditions de transport aérien. L'autre défi était d'arriver, par le dialogue avec les créateurs béninois, en interrogeant avec eux les techniques possibles, à se dégager d'une tradition devenue trop rigide et qui allait s'appauvrissant, et susciter ainsi des envies de créations nouvelles, d'assemblages de motifs traditionnels selon des agencements inédits. L'introduction de mélanges de matière, coton et raphia, ou l'utilisation de rebuts de tissus de coton, suggérée a permis aux tisserands d'enrichir d’effets nouveaux des tissages sur le métier qui restent traditionnels et gardent toute leur beauté d'ouvrage artisanal.

Grâce à ce contact avec les tisserands béninois, les étudiants de la Cambre ont été en contact avec un savoir-faire qui a presque complètement disparu chez nous et ont ainsi complété leur formation de manière extraordinaire. Cet échange, basé sur une curiosité réciproque, le respect mutuel, et une volonté artistique partagée constitue une grande réussite dont le résultat parle de lui-même. La qualité artistique de ces objets est évidente. La production des tisserands vendue par eux en Europe permettra aussi la poursuite de ce projet beau de coopération mené par Martine Boucher, avec le soutien WBI ainsi que de La Cambre ENSAV, et par là même le maintient d'une culture et d'un savoir faire hérité de la cour royale.

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