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BOIS SACRE/ Biennale Dak'Art 2014.


La librairie accueille l’exposition Bois Sacré jusqu’à la fin de la biennale en juin.


Dans une grande salle spacieuse au dernier étage, les 25 artistes béninois invités par Wallonie Bruxelles Internationale ont vu arriver un monde fou. A l’entrée du bois sacré, un lutteur sénégalais, les bras levés en signe de victoire, nous attendait de pied ferme. Fait de fils de fer entremêlés, l’œuvre est celle de Rémy Samuz, un artiste fasciné par la technique des serins, des oiseaux qui construisent leurs nids à partir de brins de paille. A côté de lui, l’artiste d’Abomey, Eusèbe Adjamalé jaugeait d’un air sévère la mise indécente d’une dame. Cette dernière, sculpture expressionniste habillée à la Nouvelle Mode, semblait campée telle une figure satirique du quotidien, dans une attitude bien contemporaine de femme d’affaire avec son téléphone portable. L’initiation pouvait commencer. L’atmosphère incandescente créée par le foisonnement d’œuvres étranges et belles dans cette exposition au caractère farouche ne peut guère laisser indifférent.


Martine Boucher, Commissaire de l’exposition Bois Sacré, raconte « J’ai visité les ateliers des uns et des autres, de Porto Novo à Cotonou, d’Abomey à Pahou […] Chaque visite me permettait de rentrer dans un autre monde, le monde de l’artiste, « l’outre monde » comme le nomme Zansou […] Un mot revenait souvent : SACRÉ, qui désigne ce qui est mis en dehors des choses ordinaires et banales, le sacré qui s’oppose essentiellement au profane et aussi à l’utilitaire. SACRÉ qui désigne ce qui est propre aux traditions, aux religions et aux cultures et ce qui me semble difficilement accessible, en quelque sorte un peu interdit. Il arrive à chacun de passer la porte vers l’inconnu. Que se passe-t-il derrière cette porte ? Le bois sacré est un lieu mythique, religieux, culturel, un lieu d’initiation. C’est un lieu de mémoire, de tradition, c’est de ce bois sacré que sortent les revenants, il fait partie du Vodoum. Certains pénètrent dans ce bois, d’autres en sortent. Que se passe-t-il derrière cette porte ? »


Eusèbe Adjamalè… Depuis son atelier d’Abomey, inspiré par un style vaudou contemporain, nous donne à voir des personnages hauts en couleur, parfois terrifiants de réalisme morbide, qui nous renvoient en un miroir teinté d’humour, notre propre reflet. Théodore Dakpogan, artiste sculpteur héritier d’une tradition de forgerons et de fondeurs, récupère des matériaux comme le métal et la faïence pour stigmatiser la perversion moderne mondialisée. A travers son œuvre Education Dégoûtante, il représente les jeunes coquettes de Porto Novo aux « crânes vides ».

Indices, paroles, œuvres traditionnelles, peintures, sculptures, installations, créations en tout genre, de l’incrustation de cauris au numérique… « Cette exposition est présentée à la librairie « Aux 4 vents » du quartier Mermoz. Cet espace mythique lui donne toute la dimension qu’elle mérite et la thématique du sacré est ainsi restituée fidèlement au visiteur qui en "pénétrant" l’exposition se laisse surprendre à devenir spectateur, acteur puis finalement, initié. » peut-on lire sur le blog Bois Sacré

Avec : Georges Adéagbo, Eusèbe Adjamalé, Ishola Akpo, Donatien Alihonou, Aston, Bamouss, Théodore Dakpogan, Charly D’Almeida, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Daniel Djengué, Kifouli Dossou, Ludovic Fadaïro, Syl Pâris Kouton, Ezéchiel Mehomè, Midy, Marcel Nagbe, Virgil Nassara, Sophie Négrier, Remi Samuz, Tchif, Totché, Zansou, Dominique Zinkpè, Philippe Zount.


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